Historique

1906 - 1999 : « HIER »

1906
La maladie d'Alzheimer est identifiée par le Dr Alois Alzheimer, neurologue et psychiatre allemand. Il fut le premier à la décrire : une affection du cerveau progressive dont la cause et la cure demeurent inconnues. En effectuant une autopsie sur le cerveau du patient, il identifie des plaques et des écheveaux, indicateurs distinctifs de la maladie.

Les 50 années suivantes
Les symptômes de la maladie d'Alzheimer sont perçus comme faisant partie du déclin normal du cerveau en raison du vieillissement.

1960
La découverte d'un lien entre la détérioration des fonctions cognitives et le nombre de plaques et d'écheveaux dans le cerveau amène les scientifiques à reconnaître la maladie d'Alzheimer en tant que maladie et non comme faisant partie du processus normal de vieillissement.

1970
Les progrès scientifiques fournissent de nouveaux outils, techniques et connaissances pouvant servir à l'exploration et à la compréhension du corps humain. La maladie d'Alzheimer représente désormais un secteur d'intérêt pour les chercheurs.

1978
La première "Société Alzheimer" voit le jour au Canada, le premier organisme du genre au monde afin d'aider les familles à prendre soin d'une personne atteinte de la maladie et de promouvoir la recherche sur les traitements, les moyens de prévention et une cure.

1980
Les chercheurs examinent les interactions complexes qui détruisent les cellules nerveuses dans le cerveau de la personne atteinte de la maladie. Leurs travaux portent principalement sur la composition chimique des protéines toxiques, soit les amyloïdes dans les plaques et les tau dans les écheveaux.

1990
Des équipes de scientifiques découvrent des liens génétiques à la maladie. Ces découvertes mènent à la création de souris génétiquement modifiées, permettant ainsi la réalisation d'essais qu'il était impossible de faire jusqu'à présent.

1992
Le premier véritable lien génétique de la maladie est identifié: un gène muté présent dans la majorité des cas de la forme familiale de la maladie qui influence le risque pour une personne d'être atteinte de la maladie d'Alzheimer. Bien qu'il s'agisse d'une forme rare de la maladie (7 % des cas), c'est une découverte cruciale.

1997
Le premier médicament, un inhibiteur de la cholinestérase connu sous le nom d'AriceptMC, est désormais disponible pour atténuer les symptômes présents aux stades légers à modérés de la maladie. Deux nouveaux inhibiteurs de la cholinestérase, ExelonMC et ReminylMC, font leur apparition durant les cinq années suivantes, offrant ainsi d'autres choix de traitement.

1999
Le premier vaccin contre la maladie d'Alzheimer est créé et mis à l'essai sur des souris génétiquement modifiées, une réalisation importante. Les travaux de recherche sur les vaccins continuent d'être fort prometteurs.


2000 - 2005 : « AUJOURD'HUI »
2000
Les progrès technologiques dans le domaine de l'imagerie permettent aux chercheurs de jeter un regard nouveau sur le cerveau vivant. Les images révèlent que des changements pourraient se produire bien avant que les symptômes de la maladie d'Alzheimer ne se manifestent.

2004
Un nouveau médicament inhibiteur des récepteurs NMDA » (Ebixa®), visant à traiter les symptômes de la maladie dans les stades modérés à avancés, est disponible. Lors d'essais, ce médicament a stabilisé ou ralenti la détérioration des fonctions cognitives.

Définition, chiffres et symptômes

La maladie d’Alzheimer est une affection neurologique chronique d’évolution progressive. Elle est caractérisée par une altération intellectuelle irréversible, aboutissant à un état démentiel. Elle se traduit par une dégénérescence nerveuse causée par une diminution du nombre de neurones avec atrophie cérébrale et présence de plaques séniles.

Cette affection neurologique a des conséquences sur le développement psychologique. Il y a des répercutions dans la vie quotidienne et la dépendance à autrui est de plus en plus grande avec l’installation progressive des déficits des fonctions cognitives qui nous permettent de reconnaître et d’agir sur le monde extérieur. On ne meurt pas de la maladie d’Alzheimer mais de ses conséquences. Les premiers troubles visibles sont les troubles de la mémoire et du comportement.

Les troubles cognitifs
les troubles de la mémoire inaugurent la maladie dans 3 cas sur
4. Ils portent dans un premier temps sur des faits récents (détails de la vie quotidienne, jours de la semaine) puis sur des faits anciens (dates historiques, anniversaire) En fin d’évolution, l’altération de la mémoire est massive.
◊ les troubles du langage ou aphasie observables dans 40% des cas de démences débutantes et 5% des
démences sévères. Ils perturbent l’expression et plus tardivement la compréhension. La compréhension non verbale est conservée et le langage écrit est souvent plus précocement altéré que le langage oral.
◊ les troubles praxiques sont l'incapacité
de faire des gestes malgré des fonctions sensorielles intactes. Il en existe plusieurs types dont l’apraxie idéomotrice (incapacité à réaliser des gestes symboliques), l’apraxie idéatoire (perte d’utilisation des objets en capacité réelle). Ces troubles sont les plus handicapant.
◊ les troubles gnosiques incapacité à reconnaître des objets ou personnes malgré des fonctions sensorielles intactes.
◊ les troubles de l’orientation temporo-spatiale qui s’intensifient au fur et à mesure
◊ les troubles des fonctions exécutives incapacité à penser de façon arbitraire, à planifier et à organiser dans le temps
◊ les troubles du raisonnement qui ne permettent plus l’adaptation à une situation nouvelle
◊ les troubles attentionnels responsables d’une grande distractibilité

Les troubles comportementaux
A un stade précoce, on observe un défaut d’initiative, un désintérêt et un repli sur soi de la personne malade. A un stade plus tardif, l’agitation peut parfois s’accompagner d’agressivité, une incapacité à rester en place. Il existe également des comportement aberrants : comptage à voix haute, trouble du sommeil, troubles circadiens et des troubles des conduites alimentaires avec une perte d’appétit.

Les troubles neurologiques
Le stade tardif de la maladie est marqué par des troubles de la marche (rétropulsion : tendance à la chute en arrière, pas raccourcis et très longs) Des crises d’épilepsie peuvent également être observées.

Les troubles psycho-affectifs

On observe une modification de l’humeur et principalement la dépression. Les idées délirantes sont fréquentes, dans 30 à 38% des cas, on observe également des hallucination (21 à 49% des cas)

Quelques chiffres

3% des personnes âgées de 65 à 74 ans ont la maladie d’Alzheimer, tout comme 18,7% des 75-84 ans et 47,2% des plus de 85 ans.

Le nombre de nouveaux cas par an des démences est de 8/ 1000 personnes par an chez les hommes et 14/1000 chez les femmes. On observe 10 nouveaux cas de démence chaque année pour 1000 personnes de plus de 65 ans. Ce taux augmente de 2 /1000 par année pour les 65-69 ans, de 70 /1000 pour les plus de 90 ans.

Le nombre de cas existants chez les personnes de plus de 65 ans est estimée à 5% et celui-ci augmente avec l’âge. Dans 50 ans, ce nombre risque d’être multiplié par 3, le nombre de cas des personnes de 75 à 84 ans va doubler et ce même nombre va quadrupler après 85 ans. Des études ont montré que la prévalence est moindre au Japon et en ex URSS, pour des raisons encore mal connues.